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Vaccins, normes, gestion du risque : quelles perspectives ?

6 min
Posted: 03 February 2021
Travel health and safety news

De Wendy White, CMO d’Egencia

La semaine dernière, je me suis entretenue avec le Dr William Hauptman, directeur médical d’International SOS, et Bruce McIndoe, expert réputé en gestion des risques voyageurs et fondateur de World Aware, afin de discuter avec eux de l’actualité autour des vaccins et des implications en matière de gestion des voyages d’affaires pour cette nouvelle année.

Egencia : Ces dernières semaines, nous avons entendu de nombreuses bonnes nouvelles sur le front des vaccins contre la COVID-19. Que penser de la sécurité et de l’efficacité de ces vaccins ?

Dr Hauptman : Le tableau actuel présente à la fois des éléments très négatifs et des signes encourageants. Du côté des mauvaises nouvelles, il y a le nombre croissant de cas et d’hospitalisations dans de nombreux pays, et cet hiver sera particulièrement difficile. Cependant, nous pouvons nous réjouir qu’il y ait, à travers le monde, 58 vaccins en phase d’essai et 6 qui font la course en tête, utilisant différentes plateformes et technologies, avec certainement des avantages différents selon les populations. La très bonne nouvelle, c’est que nous avons 2 vaccins qui vont être maintenant approuvés, avec des taux d’efficacité proches de 95 %, ce qui est formidable lorsque l’on sait qu’on espérait, au départ, atteindre les 50 %. Ces vaccins seront disponibles dès ce mois-ci.

Egencia : Comment va s’organiser la distribution des vaccins à travers le monde et quelles sont les répercussions pour les voyages d’affaires ?

Dr Hauptman : Les vaccins ne vont pas déclencher un retour à la normale immédiat, mais ils devraient contribuer à une évolution de la situation, à mesure que la distribution se met en place et que nous surveillons les résultats et les taux de transmission. Nous avons besoin de temps pour évaluer l’efficacité des vaccins sur la durée et déterminer s’il est nécessaire de prévoir des doses de rappel pour que nous soyons protégés et, si oui, dans quelles quantités. Il y a encore beaucoup d’aspects que nous ne maîtrisons pas encore.

Bruce McIndoe : Je suis d’accord. Nous ne verrons l’impact réel des vaccins qu’à partir du second semestre 2021 et en 2022. Il nous faut travailler pour surmonter la « défiance vaccinale » et parvenir à vacciner entre 50 et 70 % de la population afin d’atteindre les seuils requis pour une immunité collective. Nous allons vivre dans un environnement hybride, où il sera important de continuer à tester et à endiguer la transmission (masques et distanciation sociale), alors que nous nous efforcerons de distribuer les vaccins à travers le monde, et ce, durant quelques années, le temps que la production et la distribution montent en puissance.

Egencia : Qu’est-ce que tout cela signifie pour la reprise des voyages d’affaires ?

Dr Hauptman : Il est possible que cela entraîne une importante dichotomie entre les voyages domestiques et les voyages internationaux. Dans certains pays, je pense que les voyages domestiques ne seront pas loin de revenir à la normale d’ici le milieu de cette nouvelle année. Sur le plan international, en revanche, la reprise sera plus difficile en raison des différences en matière de déploiement de la vaccination en fonction des pays et de la complexité des exigences propres à chaque destination.

Egencia : Concernant les vols internationaux, les compagnies aériennes ont déjà indiqué qu’elles exigeront un certificat de vaccination pour tout voyage vers l’étranger. Comment cela va-t-il pouvoir être mis en place ?

Bruce McIndoe : Des certificats de vaccination sont déjà exigés aujourd’hui à une moindre échelle. Par exemple, c’est déjà le cas pour la fièvre jaune, une maladie contre laquelle les personnes qui voyagent vers un pays où elle est endémique doivent se faire vacciner. Il en ira de même pour la COVID-19, dès que le vaccin sera généralement disponible. Toutefois, le caractère généralement disponible est ici la clé.

Dr Hauptman : Comme Bruce l’a indiqué, nous serons encore sur un mode de fonctionnement hybride. Aujourd’hui, des compagnies aériennes et destinations exigent un résultat de test PCR (COVID-19) négatif, parfois jusqu’à 3 fois avant le voyage ou l’arrivée. Au cours des deux prochaines années, nous assisterons à une transition des tests PCR vers les certificats de vaccination, mais entre-temps, nous évoluerons dans un système hybride d’obligation de test avant de voyager, de vaccination et de test à l’arrivée.

Egencia : Nous disposons de la « carte jaune », le Certificat international de vaccination ou de prophylaxie, depuis de nombreuses années. Que faut-il pour que nous ayons une norme électronique ou un flux privé, mais gratuit, d’informations vaccinales afin que les voyages d’affaires puissent se dérouler de manière plus fluide ?

Bruce McIndoe : L’initiative Travel Again travaille sur des normes. Aujourd’hui, l’objectif principal est de tester et de simplifier ces normes. Deux organes travaillent également à établir une norme en matière de documents électroniques pour les voyages. L’IATA s’est emparée du sujet pour le transport aérien, afin que les compagnies aériennes n’aient pas à s’en charger elles-mêmes. Quant au Forum économique mondial, il a mis en place un programme appelé « CommonPass » qui établira des normes pour les documents sanitaires de manière plus vaste.

Egencia : Que doivent faire les Travel Managers maintenant ?

Bruce McIndoe : La situation est complexe avec des obligations à l’arrivée et au départ qui ne cessent de changer, les tests, les statuts de vaccination et les facteurs de risque propres à chaque voyageur. Les Travel Managers risquent de s’arracher les cheveux si nous, les acteurs de l’industrie du voyage, n’agissons pas pour trouver une solution.

Les Travel Managers ont besoin que leur agence de voyages d’affaires prenne en charge les aspects critiques de ces spécificités propres à la provenance et à la destination des voyageurs, et les aide avec des outils de suivi du statut des voyageurs, comme Egencia le fait. C’est vraiment là que se situe le nœud du problème en matière de voyages d’affaires. Les agences de voyages d’affaires doivent automatiser tous ces paramètres au sein de leur plateforme de réservation afin de les intégrer dans le processus de prise de décision.

Dr Hauptman : Exactement. Le Travel Manager doit prendre à bras-le-corps toute cette gestion accrue du risque, non seulement pour prendre en compte les vaccins et mettre en œuvre des mesures de prévention comme les kits de voyage, mais aussi pour éduquer de manière proactive les voyageurs concernant les mesures visant à limiter les risques, comme les normes d’hygiène, le port du masque, la distanciation sociale et la connaissance des informations relatives à la destination. Le Travel Manager doit également s’assurer qu’il a l’appui de ses partenaires afin de fournir l’assistance médicale nécessaire au transfert et à l’évacuation des voyageurs qui se retrouvent inopinément placés en quarantaine, ainsi que la protection financière requise pour les voyageurs et programmes voyages à travers une assurance voyage.

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